Art & Architecture

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Les vitraux de Castelnau-Bretenoux

Vitrail figurant un blason représentant une licorne et guirlande de rinceaux

Couleurs et lumière au premier étage du château ! Les baies offrent un riche décor, peuplé de détails surprenants, qui participent largement à la magie du lieu.

Les panneaux macédoine et panneaux d'antiquaires

Les panneaux dits macédoine sont des assemblages réalisés au XIXe siècle ou au début du XXe, réunissant des fragments de vitraux anciens. Restituer une image d’ensemble cohérente n’est pas, dans ce cas précis, la préoccupation majeure de l’artisan. Visages, motifs architecturaux ou végétaux côtoient ainsi fragments d'inscription, scènes bibliques ou représentations de saints. Le montage séduit aujourd'hui par sa fantaisie désinvolte, sa richesse formelle. C'est aussi l'occasion rare qui nous est donnée là d'apprécier, à portée de main, l'art des maîtres verriers d'autrefois.

Quelques verrières présentent ce qu'il est convenu d'appeler panneau d'antiquaire, montage réalisé à partir de vitraux anciens et formant un ensemble cohérent, autorisant une lecture iconographique.

Panneau d'antiquaire avec un visage de femme, des écritures et autres motifs divers
Visage de femme et autres motifs, panneau d'antiquaire, château de Castelnau-Bretenoux

© Pascal Lemaître - Centre des monuments nationaux

Les rondels

Bien différents sont les rondels que l'on peut aussi admirer à Castelnau : une scène parfaitement identifiable orne le centre de la baie, peinte en grisaille et rehaussée de ce jaune d'argent qui ne prend sa couleur définitive qu'après cuisson... Les rondels étaient en usage dans les riches demeures dès la fin du Moyen Âge, et la mode s’imposa aux XVIe et XVIIe siècles.

Saint Michel terrassant le dragon, vitrail monté en rondel, dix-septième siècle
Saint Michel terrassant le dragon, rondel, XVIIe siècle, château de Castelnau-Bretenoux

© Pascal Lemaître - Centre des monuments nationaux

Les verrières

La verrière de la Crucifixion

Œuvres majeures, les verrières présentées dans la salle dite Oratoire font parties intégrantes de la mise en scène imaginée par Jean Mouliérat au début du XXe siècle. 

La Crucifixion a été exécutée entre 1417 et 1419. Sa provenance est bien connue depuis 1962, lorsqu’un article publié dans le Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France révèle que le Christ en croix de la cathédrale de Quimper, disparu de longue date, est en effet conservé au château de Castelnau-Bretenoux. Une baie en arc brisé a été percée au début du XXe siècle pour l’accueillir. Verrières d’église et vitraux civils, non destinés à se côtoyer par vocation, se trouvent ainsi réunis à Castelnau par les soins du ténor.

Verrière de la Crucifixion datant du début du quinzième siècle
Verrière de la Crucifixion, début du XVe siècle, château de Castelnau-Bretenoux

© Pascal Lemaître - Centre des monuments nationaux

La verrière des anges musiciens

Deux autres verrières médiévales, soigneusement restaurées, font face à la Crucifixion

Un Concert d'anges musiciens aux ailes multicolores a été intégré à la partie haute de la baie. Elle présente un grand intérêt documentaire, représentant des instruments de musique anciens comme l'orgue portatif ou la flûte à bec double... 

Grande verrière figurant un concert d’anges musiciens réalisée à la fin du quinzième siècle
Concert d’anges musiciens, verrière, fin du XVe siècle, château de Castelnau-Bretenoux

© Pascal Lemaître - Centre des monuments nationaux

L'origine de la notation musicale

La verrière basse présente une belle illustration de l'origine de la notation musicale. Inscrite sur un long phylactère , la première strophe de l'hymne à saint Jean-Baptiste nous donne la clé de la codification utilisée depuis le XIe siècle. La première syllabe de chaque vers a, en effet, donné son nom à une note :

Ut queant laxis 

Resonare fibris 

Mira gestorum                                

Famuli tuorum 

Solve polluti

Labii reatum 

Sancte Iohannes   

 

Traduction de l'hymne en français : "Pour que tes serviteurs puissent chanter à pleine voix les merveilles de ta vie, efface le péché qui souille leurs lèvres, ô Saint Jean !"

Deux personnages placés de part et d'autre d'une structure architecturale de type gothique, munis de rouleaux dans lesquel est inscrit un message évoquant l'origine de la notation musicale
L'origine de la notation musicale, fin du XVe siècle, château de Castelnau-Bretenoux

© Pascal Lemaître - Centre des monuments nationaux

Le dossier thématique

Les collections de Jean Mouliérat

Dossier | 3 contenus

Couvercle de la cave à liqueur en cuir de Jean Mouliérat